LETTRE DU SNICS GUADELOUPE AU LKP

Publié le par SNICS-FSU GUADELOUPE

Abymes, le 28 février 2009

 

Lettre adressée aux partenaires du Lyannaj Kont Pwofitasyon

 

 

Mesdames, Messieurs,

 

Permettez-moi de vous adresser cette observation concernant le droit à la santé dans le système éducatif.

Les dispositions générales du code de l’éducation (livre I titres I et II confèrent à l’école une responsabilité précise en ce qui concerne la formation scolaire de l’enfant.

Celle-ci  doit « favoriser l’épanouissement de l’élève, lui permettre d’acquérir une culture, le préparer à la vie professionnelle et à l’exercice de ses responsabilités d’homme et de citoyen ».

 

Que fait-on de l'élève « sourdingue » qui ne distingue pas correctement ce que dit le prof ? (Donc qui comprend mal les consignes),

Du « bigleux » qui voit mal le tableau, l'ordinateur ou la pièce à façonner,

De celui qui a mal à ses chicots dentaires ?

Celui qui a l'esprit parasité par les attouchements qu'il a subi, ou par la rossée qu'a reçu sa mère en sa présence ?

Et celui qui a faim parce qu'il n'y avait plus rien à manger chez lui ? (Son parent isolé n'a pas touché la paye de contrat aidé du mois de janvier) 

Ou l'autre qui somnole sur sa table en classe car il se réveille tôt chaque matin pour prendre le transport scolaire ?

Ou bien encore, celui qui vit mal cette période de profonde transformation qu’est l’adolescence ?

Je rajouterai pour finir, tous les fléaux qui préoccupent la société en plus haut lieu et qui sont majorés en Guadeloupe, tels que l’obésité, l’alcoolisme, la toxicomanie, les maladies métaboliques…

Voilà cités en « un inventaire à la Prévert » quelques motifs des difficultés scolaires que présentent nos élèves Guadeloupéens.

 

Les sollicitations qui en découlent sont en augmentation constante mais les créations de postes infirmiers ne suivent pas.

Les infirmier(e) s doivent répondre aux diverses demandes qui leur parviennent des jeunes qu’ils soient collégiens, lycéens ou écoliers… et exercent souvent dans l’urgence.

Le manque de postes d’infirmières est patent : les collègues se retrouvent dans des situations inconcevables avec des établissements qui ne relèvent pas forcément du bassin de recrutement de leur résidence administrative, ou bien doivent gérer des établissements primaires alors qu’ils sont affectés en lycée. Comment assurer dans ces cas une égalité de traitement entre deux adolescentes nécessitant une prise en charge personnalisée (par ex. : une contraception d’urgence), la première se trouvant dans un établissement où une infirmière exerce à temps plein et la deuxième dans un établissement où la présence infirmière n’est pas assurée chaque jour ?

 

 

 

Pour mener à bien toutes les missions qui lui sont dévolues l’infirmier(e) doit assurer une présence permanente dans chaque établissement scolaire.

 

C’est ainsi que la loi de finances de 2006 prévoyait dans un plan pluriannuel d’une durée de 5 ans des créations de poste afin que chaque EPLE dispose à terme d’un(e) infirmier(e) de référence.

Qu’en est-il en Guadeloupe ? Sur quels critères ont été décidés les créations de poste ?

Sur les 300 postes créés pour la prochaine rentrée 2009-2010, UN SEUL POSTE EST AFFECTE AU DEPARTEMENT DE LA GUADELOUPE.

Au vu de cette situation, on peut se demander si les besoins spécifiques de élève Guadeloupéen sont réellement considérés,  compte tenu  de l’effectif infirmier actuel par rapport au nombre d’établissements scolaires ?

 

POURTANT,

Les missions des infirmier(e)s de l’éducation nationale s’inscrivent dans la politique générale de l’éducation nationale qui est de promouvoir la réussite des élèves et étudiants.

 

Ces missions sont définies dans le B.O du 25 janvier 2001. L’étendue de celles-ci permet d’englober :

1 – toutes les actions en direction de l’ensemble des élèves : *l’accueil, *l’écoute, *les soins, *le suivi infirmier, *l’éducation à la santé, *l’hygiène, *la sécurité, *l’ergonomie, l’organisation des urgences,

2 – toutes les actions spécifiques : le suivi *des élèves de l’enseignement technique et professionnel, *des élèves signalés par les membres de l’équipe éducative, *des élèves des établissement en zone d’éducation prioritaire, *en cas d’évènement graves, *de maladies transmissibles, *d’enfants ou ados en danger, *d’enfants ou ados atteints de handicap, *atteints de troubles de la santé sur une longue période

3 – Sans oublier les actions de recherche et de formation

 

Nous aurons beau avoir des programmes éducatifs parfaits, si les revendications pour l’éducation  n'intègrent pas la considération sanitaire et sociale, bien des élèves resteront en échec en Guadeloupe.

 

Alors, s'il vous plait, lors de vos négociations, n'oubliez pas les préoccupations de vos partenaires de la santé et du social, sans qui les conditions d'apprentissage de l'élève seraient altérés.

 

Je vous remercie d’avoir accordé votre attention à ce courrier.

 

 

 

Rolande DORVILLE

Secrétaire Académique

Publié dans DANS L'ACTION

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P
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